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La femme dans trois uvres dadab andalouses
Nadia LACHIRI *
Il sagit dans cet article des compilations qui concernent la femme, extraites de trois sources littéraires andalouses qui sont : al-'Iqd al-Farîd dIbn 'Abd Rabbi-hi (246-328 h), Bahjat al-Majâlis dIbn 'Abd al-Barr (368-463 h), et Kitâb Alif bâ dAbû l-Hajjâj al-Balâwî (né 527 h). En fait, chacune de ces uvres contient la sélection qua fait son auteur de hadiths du Prophète, de dictons, de proverbes, de poèmes et de récits à propos de la femme. Ainsi on retrouve des passages dont le sujet est le corps de la femme, les critères de beauté, les signes à partir desquels on peut savoir si une femme est fertile ou trouver la femme idéale. Dautres passages sont relatifs aux anecdotes sur leurs intrigues, leur inclination à faire l'amour, les arguments de ceux qui préfèrent les filles aux garçons parmi leurs hommes et on y trouve même des conseils et des avertissements pour les hommes pour quils prennent garde aux femmes. Le lecteur de ce genre duvres ne peut quêtre frappé par la contradiction flagrante entre limage idéale offerte par quelques poètes, et limage tout à fait négative dans la plupart des cas lorsquil sagit de faits réels. Il suffit par exemple de lire ce que dit al-Balawi à propos des femmes de son époque ; quil ny a pas de femmes pieuses, quelles sont très exigeantes, quelles aiment les jeunes hommes, mais lorsque ceux-ci vieillissent, ils ne trouvent auprès delles que mépris et humiliation. Ce qu'il nous paraît important de signaler, cest que ce genre de compilations était très diffusé à lépoque, parce que les hommes de lettres les apprenaient par cur et les récitaient pour se faire valoir lors des réunions littéraires. Ce quon constate cest que parmi les citations, il y en a beaucoup qui sont attribuées au Prophète ou bien aux Califes Rachidûn, doù leur caractère religieux. Mais les auteurs ne se sont pas assurés de la série des relateurs de hadith, et par conséquent, ils ont cité même les hadiths dits " faibles " (non assurés). Parfois, le contenu des citations contredit tout à fait les principes de lIslam comme le fait dattribuer à 'Omar b. al-Khattâb linterdiction dinstruire les femmes, pour ne citer quun exemple. Mais dans ces recueils il y a aussi des exemples prônants vraiment une image positive de la femme musulmane et son rôle, entre autres lexemple dAsmâ Bint Yazîd al-Anº ariyya qui est allée voir le Prophète pour lui demander si les femmes avaient autant de mérite en Islam, étant donnée quelles restent chez elles pour servir leur maris et soccuper de leurs enfants, tandis que les hommes étaient (et sont encore) privilégiés en matières de la prière du vendredi et la prière en groupe en général, la visite aux malades, lassistance aux funérailles, la possibilité de faire le pèlerinage à la Mecque autant de fois quils le veulent, et surtout au djihad. Cest ainsi que cette femme s'adressait au Prophète Mohammed en dénonçant les privilèges des hommes. Mais le Prophète la rassurée en lui affirmant que lorsque la femme sert son mari et fait de son mieux pour le satisfaire, cest comme si elle accomplissait toutes les actions pieuses quelle a citées. A retenir quavant de répondre à cette femme, le Prophète a exprimé son admiration pour son éloquence et pour son intérêt pour sa religion. Des images de femmes comme celle-ci rectifient à mon avis la fausse image quon a essayée de donner de la femme musulmane. En fait, toutes les informations quon a sur la femme à lépoque du Prophète montrent que les femmes nétaient pas soumises, quelles ne faisaient rien sans conviction et quelles nétaient point à lécart de la vie sociale et politique. ------------------------------ * Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Meknès, Maroc.
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