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                                                      LE RITUEL SOUFI

 

Le rituel d'un ordre soufi constitue une voie (t'arîqa), une règle de vie grâce à laquelle le mouride espère purifier sa personne en vue d'atteindre l'union avec Dieu. L'exercice fondamental est le dhikr (faire mémoire de Dieu) qui mène à l'immersion en Dieu (istighrâq).

Il y a trois sortes de dhikr, les formules variant selon les ordres.

  1. La récitation individuelle du chapelet (dhikr al-aqwât)
  2. Elle consiste à réciter individuellement dans l'ordre des Qâdiriyya subh'âna Llâhi ("gloire à Dieu !"), al-h'amdu li-Llâhi ("louange à Dieu !") et Allâhu akbar ("Dieu est plus grand"), chaque formule 33 fois. Le chapelet de l'ordre des Qâdiriyya comporte en effet 99 grains divisés en 3 sections de 33. Celui des Tidjâniyya en comporte 100 en 6 sections de 12,18,20,18 et 12 grains.

  3. La récitation personnelle sans chapelet (dhikr al-khâfî) et de manière rythmée du tahlîl :lâ ilâha illâ Lllâhu ("point de divinité, si ce n'est Dieu"). L'adepte a les yeux et les lèvres fermées. Quand il prononce le début de la formule (lâ ilâha), il expire, puis il inspire en prononçant la fin de la formule (illâ Llâhu).
  4. La plupart des ordres ont des récitations communautaires (h'ad'ra) qui ont lieu le vendredi.

La séance se divise en deux parties:

  1. la lecture de la liturgie de l'ordre, récitations de prières, souvent entrecoupées par de la musique (luth, tambour, flûte) et des chants (anâshîd).
  2. Le dhikr proprement dit qui commence par une formule introductive qui est dans l'ordre shâdhili : yâ Wâh'id, yâ Llâh ("ô Unique, ô Dieu"), suivi du tahlîl (qui est le premier dhikr !), d'abord lentement puis sur un rythme plus rapide, les changements de rythme étant indiqués par le cheikh qui tape dans ses mains. De temps en temps, on s'arrête pour un temps de concentration

De nombreuses séances incluent la récitation du mawlid, c-à-d d'un poème retraçant la naissance du Prophète. Ces poèmes commencent par la description de la lumière mohammadienne, le principe éternel de création et de succession apostolique, par lequel la lumière s'est manifestée depuis Adam jusqu'à la naissance de Mohammed. Le moment le plus solennel est l'instant où l'on prononce "Notre prophète est né". Tout le monde se met alors debout en disant: "Bienvenue, ô Elu !" (marh'aban, yâ mus't'afà). La récitation se poursuit par l'exposé des vertus (manâqib) du Prophète.

Autre méthode mystique: la concentration sur l'image mentale du cheikh (râbit'a), parce que le cheikh est le moyen par lequel le mouride atteint la suprême réalité.

Les textes nous expliquent que le mouride doit s'abord se perdre (yafnâ) dans le cheikh, autrement dit la personnalité du soufi doit se dissoudre dans celle du cheikh, avant de se perdre en Dieu.

 

La méthode mystique musulmane: le dhikr

  1. Le wird

Dans les confréries mystiques, on pratique le wird qui vise à créer un climat mental propice au dhikr; c'est une liturgie comprenant une suite de prières, re récitations de textes coraniques, d'invocations diverses un certain nombre de fois répétées.

  1. Quelques exemples de dhikr

Le soufi doit s'asseoir les jambes croisées, les deux paumes de la main sur les genoux, à sa place dans le cercle, ou le corps tourné vers La Mecque, s'il s'agit s'un dhikr individuel. Dans le dhikr des confréries, il est recommandé de se représenter mentalement son maître spirituel, de façon à recevoir l'influence bénéfique de ce dernier, qui la reçoit lui-même directement du prophète Mohammed.

Puis commence la récitation de la formule. Voici trois exemples:

  1. Le Dhikr shâdhili

La formule est lâ ilâha illâ Llâh.

Voici comment Ibn 'Iyâd' le décrit dans ses Mafâkhir (p. 109):

On commence du côté gauche, sous le nombril, en prolongeant longuement la prononciation de la particule négativé "lâ"; puis on fait ressortir le "i" de "ilâh" du fond de la gorge, et on prononce le "h" vocalisé, mais en le faisant suivre d'un profond temps d'arrêt, tout en inclinant le cou vers l'épaule… On dit ensuite "illâ Llâh", en faisant ressortir distinctement du fond de la gorge le "i' de la particule d'exception "illâ", en se frappant le cœur du côté droit à la suite de l'émission de voix. On d'appesantit alors alors sur le mot de gloire (Allâh), en affectant le "â" d'un allongement profond et étéendu.

2. Le Dhikr de la confrérie des Rahmâniyya

Trois modes de récitation: lent, modéré, rapide. Deux formules sont proposées: lâ ilâha illâ Llâh pour les débutants, Allâh pour les avancés.

3. Le Dhikr des Hallâdjiyya

On propose pour les solitaires (uniquement) : la récitation du nom de Dieu "Allâh" aux trois cas de la grammaire arabe, dans la voyelle "a" initiale: Llâhu, Llâha, Llâhi.

 

Les trois stades de la conscience

Dans la récitation du dhikr, on passe par trois stades de conscience:

  1. le premier stade (dhikr de la langue) consiste à vider, par la prononciation incantatoire des formules, la conscience de tout autre concept que le concept de Dieu.
  2. Au deuxième stade (dhikr du cœur), le nom divin imprègne le sujet tout entier, sans que l'intellect intervienne. Le sufi est absorbé tout entier dans la médiatation.
  3. Dans le dhikr de l"intime" (sirr), le psychisme n'est plus que mention de Dieu. Il y a abolition du sujet psychologique

 

On trouve aussi de telles distinctions dans le yoga.

 

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